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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 21:35

 

Le rôle de l’aumônier dans les Mouvements d’Action Catholique de l’Eglise

 

Introduction

 

Le rôle de l’aumônier qui est commune à tous les prêtres, d’après le Décret Conciliaire Presbiterorum Ordinis, au N°9 : « éprouvant les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, ils découvriront et discerneront dans la foi les charismes des laïcs sous toutes leurs formes, des plus modestes aux plus élevées », se concrétise dans le cas de l’Action Catholique . Il revient à l’aumônier d’aider à discerner que la vocation propre des laïcs, comme  le Concile Vatican II lui-même l’a définie, est de « chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choix temporels qu’ils ordonnent selon le plan de Dieu ».  c’est pour cette raison qu’il faut souligner dès le point de départ que l’aumônier n’est ni un leader du Mouvement, ni un dirigeant, ni un militant ni quelqu’un qui assiste aux séances de l’équipe d’Action Catholique, ou qui y va de temps en temps. Il n’est pas le  maître qui enseigne, qui endoctrine, qui éclaire, qui dirige ; ou qui ne parle que lorsqu’on pose des questions de foi.

Il n’est pas ni  le   censeur, le surveillant, le protecteur ou le commissionnaire.

L’aumônier, tout étant un prêtre pour le service à la communauté, doit faire de la vigilance pour scruter la nécessité qui est à l’Eglise d’évangéliser la sécularité ; il doit aider à lire, d’un regard croyant, la vie quotidienne et l’histoire, la ville où l’on vit et le monde, le travail et le loisir, la famille, l’éducation, la politique,… de manière que tout cela puisse s’acheminer vers Dieu ; il doit aider ceux qui en sont les protagonistes naturels à assumer ces tâches compliquées et les soutenir dans le chemin ; il doit faire voir à ses frères dans le presbyterium diocésain que sans le développement du charisme de la sécularité une évangélisation complète et authentique ne sera pas possible. Il faut aider le laïc à comprendre qu’il est envoyé dans la vigne du Seigneur (Mt 20,1-16)   Pour cela, l’aumônier  doit représenter le Christ et  l’Eglise  en accompagnant et en animant spirituellement les militants  avec des qualités qui stimulent à l’engagement. Dans cet accompagnement il doit rappeler à temps et à contre temps le lien entre l’évêque et les MAC tenant compte du code du droit canon n° 305- 312 et de Apostolicam Actuositatem n. 20 et chistifideles laici.

 

1.    Représenter le Christ

 

L’aumônier représente sacramentellement le Christ, Tête dans le Mouvement. Il est le signe du salut que le Christ réalise dans les militants et dans le Mouvement, et à travers eux, dans le milieu du territoire. Le ministère est un don dont l’Eglise a besoin et que lui donne l’Esprit. Le ministre ordonné est un don, une grâce, un charisme que l’Esprit donne comme un cadeau à l’Eglise ou, dans notre cas, au Mouvement.

L’aumônier est l’un des voies par lesquelles l’œuvre de salut du Christ arrive aux militants ; Il se rend présent à travers la communauté, les pauvres, la Parole, les Sacrements et les événements de la vie, comme nous le savons ; mais il faut rappeler qu’il s’agit de présence d’intensité différente qui ne s’opposent pas mais qui se complètent et se mettent en relation. Nous pouvons ainsi affirmer que le Christ agit dans les Mouvements d’Action Catholique comme les envoyés du Christ. Nous devons  comprendre les prêtres comme personnes qui se donnent au Christ pour qu’il continue, à travers nous, à rendre présent le salut dans l’AC et dans les militants. Les militants doivent apprendre à recevoir l’Aumônier avec joie et gratitude, comme un don de l’Esprit.

 

 

 

2.    Représenter l’Eglise

 

La médiation sacramentelle du ministre ordonné n’est possible que dans le contexte vital de l’Eglise ; l’œil peut voir seulement dans le contexte du corps. Le ministre ordonné peut accomplir son service spécial de médiation in persona Christi seulement s’il ne se sépare pas de l’Eglise. Mais le prêtre n’est pas un simple instrument du Seigneur glorifié, mais il est d’ailleurs un instrument de la communauté. Il ne représente pas seulement le Christ ; il représente aussi l’Eglise. C’est une des tâches que signalent les bases de l’AC: « Représenter l’Evêque dans le Mouvement ». La nomination épiscopale dont l’aumônier a besoin est l’expression juridique de cette dimension sacramentelle.

De ce fondement sacramentel qui rend présent le Christ, Tête de l’Eglise, jaillissent d’autres tâches qui reviennent à l’aumônier.

 

a. En présidant la célébration des sacrements

 

Présider la célébration des sacrements et faire l’attention à la qualité de la célébration. Cela implique un travail sérieux de préparation avec les militants pour qu’ils découvrent le sens, le contenu et l’importance des sacrements dans leur vie et dans la vie du Mouvement. Dans certains moments du processus d’initiation et de militance, cette célébration devra se tenir dans le contexte de l’équipe ou du Mouvement, mais elle ne serait en syntonie avec leur mission  de participation  à la vie ecclésiale si elle devenait le lieu habituel de la célébration de la foi. Le lieu propre de la célébration est la communauté paroissiale. La présence active des militants dans la préparation et dans la célébration de la communauté contribuera à les enrichir et leur apportera même une expérience plus catholique de leur expérience de croyants. L’aumônier ici a une tâche d’autant plus nécessaire qu’il devient plus difficile aujourd’hui de dévoiler aux militants la valeur des célébrations dans la paroisse.

 

b. En encourageant la communion ecclésiale

 

L’aumônier devra accomplir diverses tâches au service de cette communion qu’il doit promouvoir dans le Mouvement : la première s’adresse à garantir le caractère apostolique de la foi ; la deuxième à encourager le dialogue et la communion entre les Mouvements et l’Evêque selon ce qui est établi dans la quatrième « note de A.A.n°20» qui définit l’identité de l’AC. D’autres tâches ont pour but d’animer la communion au cœur de la pastorale paroissiale et diocésaine elles-mêmes.

 

c. En garantissant le caractère apostolique de la foi

 

L’aumônier allonge la tâche de l’Evêque dans le Mouvement en garantissant le caractère apostolique de la foi, c’est-à-dire : encourageant la foi des militants avec les moyens qui sont au Mouvement, et qui visent à maintenir l’identité entre Jésus de Nazaret (ou Jésus de l’histoire), le Christ ressuscité (ou le Christ de la foi) et Jésus-Christ annoncé aujourd’hui sous l’impulsion de l’Esprit Saint. Il s’agit, en définitive, de « garantir » que la foi chrétienne que les militants visent et annoncent est en communion avec la foi chrétienne que les apôtres ont vécue et annoncée. Cette communion est possible par la tradition de l’Eglise qui, selon notre foi, a transmis le message, tout entier, de Jésus.

Dans cet engagement, l’expérience et, bien entendu, la réflexion théologique  de l’aumônier doivent se mettre au service de l’équipe pour que les militants, dans leur processus, grandissent dans toutes les dimensions de leur vie et s’identifient avec la vie de Jésus. Une identité qui touche non pas seulement le message, mais aussi sa propre existence et son propre engagement.

 

 

 

 

d. En promouvant la coresponsabilité et dialogue entre l’Action Catholique et l’Evêque 

 

C’est aussi l’aumônier d’Action Catholique de favoriser la communion à travers le dialogue et la coresponsabilité entre l’Action Catholique et le Ministère Apostolique. La quatrième « note A.A.n°20 » demande que l’Action Catholique « collabore de façon étroite avec l’apostolat hiérarchique » et qu’elle agisse « sous la direction de la hiérarchie elle-même » et cela sans détriment du protagonisme des laïcs dans leur apostolat  et dans leur choix des manières d’être présents dans le monde.

Ce que l’on propose dans cette « note A.A.n°20» n’est pas facile à réaliser, comme l’histoire de l’Eglise dans notre peuple a monté, mais on ne pourra vivre cela que dans une spiritualité de communion, qui ne consiste pas dans la soumission de l’un à l’autre ni simplement dans le respect de l’autonomie et de l’indépendance entre la Hiérarchie et l’Action Catholique mais, comme dans le lien étroit des deux voies évangélisatrices « sans les estomper l’une dans l’autre et en faisant qu’ils respectent mutuellement leur propre nature et personnalité ecclésiale ».

L’aumônier ne doit pas être un intermédiaire dans ce dialogue difficile. C’est l’Evêque et le Mouvement qui doivent faire le dialogue. L’aumônier, lui, il doit animer, encourager et faciliter la rencontre en reliant le Mouvement et l’Eglise particulière et l’Eglise universelle. Il est nommé pour qu’il soit au service de l’Action Catholique et de ses militants pour les animer et les aider afin qu’ils vivent et s’organisent comme une véritable Eglise de Jésus dans le monde en communion avec le reste de l’Eglise. Il doit aussi prendre soin d’impliquer l’Evêque dans la tâche d’évangélisation que le Mouvement vise à réaliser.

 

e. En promouvant la communion au cœur de l’Action Catholique elle-même

 

L’une des « notes » caractéristiques de l’Action Catholique est « travailler unis à la manière d’un corps organique de façon que la communauté de l’Eglise se manifeste mieux et que son apostolat résulte plus efficace A.A.n°20 ». On définit ainsi la manière ecclésiale d’accomplir la mission apostolique en faisant unité entre tous les militants de l’Action Catholique. C’est cette unité qui lui permet de réaliser le but général apostolique de l’Eglise dans les différents milieux et d’être Eglise dans le monde.

La mission de l’aumônier est orientée au service de cette  communion dans l’AC, en y apportant son expérience qui, à plusieurs reprises, sera plus facile par sa participation dans divers Mouvements.

 

f. En favorisant la communion dans pastorale générale des paroisses

 

La plupart des aumôniers d’Action Catholiques ont, en même temps, d’autres missions qui nous mettent en rapport avec les activités pastorales de n’importe quelle sorte. Dans nos paroisses, en plus que l’AC, il y a la catéchèse, la confirmation, le loisir et d’autres Mouvements et communautés, parfois avec des projets. Mais cette présence même de notre ministère pastoral peut favoriser le rapport et l’échange pour que la pastorale de la paroisse puisse « impulser sa présence dans le monde et arriver ainsi à ceux qui ne sont pas chrétiens et à ceux qui sont éloignés ». C’est une tâche qui demande beaucoup de discrétion et de patience pour que « les nécessités pastorales » de la paroisse s’absorbent tout le temps des laïcs et les éloignent de l’engagement dans les médiations séculaires, qui est la nécessité la plus importante d’une Eglise qui a comme ses premiers destinataires les pauvres et les éloignés.

 

 

 

3.    Accompagner et animer spirituellement

 

Une des tâches fondamentales de l’aumônier aujourd’hui est ce qu’on appelle l’ « accompagnement spirituel », qui est mis en relief comme une nécessité dans le processus de l’initiation et de la croissance des militants dans la foi.

Cet accompagnement tel qu’on l’entend aujourd’hui, n’est pas une forme cachée de l’ancienne direction spirituelle, qui a eu des époques splendides comme peut le montrer toute l’histoire de l’Eglise. Toutefois des circonstances diverses, dans des époques plus récentes, ont contribué à faire disparaître de la pratique pastorale de l’Eglise un ministère qu’on considère à nouveau aujourd’hui comme nécessaire.

A partir de l’expérience vécue on peut placer la direction spirituelle dans un autre contexte. Le changement de terminologie lui-même signale un changement de contenu qui peut arriver à réaliser cette fonction ecclésiale en l’enracinant dans ce qui était originairement et qui aujourd’hui paraît à nouveau nécessaire. Il faut donc aider les militants à devenir murs spirituellement.

 

  1. En accompagnant  le processus intégral de diverses dimensions

 

On ne peut pas oublier que la croissance spirituelle est un processus intégral qui touche toutes les dimensions de la personne. Séparer la prière de la vie et de l’engagement, analyser un appel profond à la vie consacrée ou à l’engagement militant sans tenir compte du réseau de relations affectives qui soutiennent la personnalité, considérer l’individu que nous écoutons, en marge de sa communauté ou de son équipe … ne répond pas à la réalité complexe et unitaire de la personne et ne permet pas le discernement de l’esprit qui doit se reconnaître incarné dans le tissu qui constitue la personnalité.

 

  1. En accompagnant  pour discerner l’action de l’Esprit

 

Cherchons à comprendre l’accompagnement au service du discernement. Il s’agit d’aider à reconnaître l’appel et l’action de l’Esprit et d’encourager à le suivre. C’est un moyen de la spiritualité ; un moyen pour suivre Jésus guidé par son esprit au service du Règne. Cela implique qu’il y a un appel personnel de Dieu ; un projet particulier sur chaque individu. Et cela n’est pas facile à croire et à le rendre croyable.

Comme celle-ci est une tâche fondamentale de l’aumônier pour aider la croissance intégrale des militants, il faut tenir compte que pour accompagner on demande :

 

a)    Un style pastoral

 

Accompagner est avant tout un style de vivre le ministère sacerdotal, style enraciné dans l’amour de Dieu pour les plus pauvres : on ne peut pas accompagner les personnes sans les aimer profondément. Accompagner signifie :

·         Faire compagnie, être prochain des personnes ; partager leurs vies et leurs espoirs.

·         Quitter la prétention de diriger, de marquer ou d’imposer le chemin en acceptant leur rythme de croissance.

·         Ecouter plutôt que parler, demander plutôt qu’affirmer ; ne pas donner la réponse mais aider à la trouver.

·         Être discret, patient, ce qui ne signifie pas avoir une attitude d’absentéisme ou de passivité dans le groupe.

·         Inviter à s’arrêter devant la vie et devant les événements que vivent les militants, à leur dire sa parole, à prendre conscience de ce qui les entoure.

·         Stimuler leur responsabilité de façon fraternelle, les aidant à découvrir leur vocation dans l’Eglise et dans la société.

·         Être témoins de l’amour de Dieu pour les pauvres, de Jésus ami ; en les aidant à découvrir le passage de Dieu dans leurs vies et dans leur milieu, en animant leur cheminement croyant.

·         Ne pas renoncer à « être différent ».L’accompagnement n’est possible que s’il y a deux identités claires : l’accompagnateur et celui qui est accompagné.

·         Prier pour ceux qu’on accompagne ; porter au cœur du Père le mystère de la vie de chacune des personnes que nous accompagnons.

·         C’est comme un travail « d’artisanat » à la mesure des personnes et du groupe.

 

4.    En accompagnant selon le style de Jésus

 

Son style d’être apparaît tout spécialement dans l’allégorie du Bon Berger (Jn 10, 7-19 ) , point de repère fondamental de l’accompagnement dans n’importe quel travail du prêtre :

·         Le bon Berger connaît chaque brebis personnellement : son nom, ce qu’elle fait. Il vit sa situation personnelle, les conditions de sa vie…

·         Son attitude vers elle, est une attitude d’amour, de service désintéressé et généreux.

·         Il se laisse connaître et aimer par elles : il mérite et accepte sa tendresse et sa confiance, il partage ses sentiments avec elles…

·         Être berger exige qu’on donne sa vie à chaque instant pour chacune des brebis, qu’on soit toujours disponible…

·         Le but va au-delà du bercail : « Arriver aux autres brebis pour qu’elle écoutent ma voix ». L’aumônier en accompagnant les militants doit avoir lui –même des qualités qui susciteront l’engagement.

 

4. Qualités d’un aumônier accompagnateur et animateur spirituel 

 

Il est celui qui anime, qui fait rendre à l’âme du groupe, à l’âme de chacun tout ce qu’elle peut donner. Il n’est pas le berger d’un troupeau passif, mais le ferment d’une communauté agissante. On a parfois l’impression que tout se passe sans lui, mais rien ne se passe sans lui ; au contraire, tout se passe avec lui, mais « avec lui » est autre chose « sous sa direction ». C’est un peu comme le sel qui ne fait rien directement, mais dont le goût se fait sentir partout. Ainsi il accompagnera en étant :

 

a. En étant  ferment :

 

Le prêtre est l’homme de Dieu ; partout où il va, par sa seule présence, il pose un problème, il déclenche un processus de recherche et d’approche divin.

Quand il entre dans un groupe, bien qu’il ne vienne pas pour y faire un sermon, sa seule présence influence l’atmosphère ; tout naturellement, spontanément, la conversation s’élève, les idées prennent un tour différent. Sa présence a une efficacité quasi sacramentelle et c’est une des raisons pour lesquelles il doit être présent à la vie d’un groupe  comme à toute communauté chrétienne, même si, apparemment, il se demande ce qu’il y fait.

 

Les chefs laïcs réfléchissent, décident, agissent en chrétiens, en membres à part entière de l’Eglise, mais pour se réunir sous le signe du Christ et aborder, de façon suivie, les problèmes de leur vie intérieure et de leur action chrétienne sur le monde, le prêtre doit être au milieu d’eux. Qui, ….simplement….être là. Une section sans Aumônier, c’est un village sans Eglise.

 

b. En étant  témoin :

 

Un pèlerin revenant d’Ars où il avait été voir le Curé Vianney disait : « J’ai vu Dieu dans un homme ».

L’Aumônier doit être, au sein du groupe, le témoignage vivant de ce qu’il croit, de ce qu’il vit, un témoin de Dieu, du surnaturel, du monde de la grâce. S’il est vraiment prêtre, sa façon de vivre ne s’explique que par Dieu, est une preuve de Dieu, un signe de sacré. Et c’est là, pour lui, une énorme responsabilité et un perpétuel tournant, car s’il sait qu’il devrait être un

Saint, une image sans tache du Seigneur, il a conscience de ses faiblesses et de ses déficiences. Aux chefs aussi, de le comprendre, de passer outre de ses côtés humains pour percevoir le signe réel que, malgré tout il incarne. 

 

c. En étant   messager :

 

Il apporte le parole de Dieu, proclame le message de l’Evangile, fait percevoir le sens des choses, ouvre aux perspectives chrétiennes, initie les âmes à la connaissance du Christ, à sa présence dans l’Eglise, dans la liturgie, dans les hommes.

 

Tout Aumônier a un message propre à délivrer à ses Xavéris un message solide, nourrissant, exigeant. A lui de remplir sa mission par son mot à la réunion, par des récollections et des retraites, par les lectures qu’il suscite, par sa parole soucieuse des â

 

d. En étant  donneur de Dieu :

 

Les mains détiennent le secret de la vie. En confessant, en donnant la communion, en faisant vivre les membres dans un climat chrétien, en les initiant à la prière personnelle et communautaire, il leur apporte la grâce, il leur donne le Seigneur.

 

e. En étant   intercesseur : He 5, 1-2

 

Comme Moïse sur la montagne, il prie pour ses membres  et sa prière soutient leur action. Il offre le sacrifice en leur nom, il les offre au Seigneur, il obtient pour eux et tisse autour de la section un filet de protection.

 

f. En étant  éveilleur d’âmes :

 

Sachant les possibilités infinies de chacune des âmes qui lui sont confiées, il s’efforce de les éveiller, de les réveiller à elles-mêmes, de susciter les dévouements latents et les générosités qui sommeillent au fond des cœurs. Il provoque les options courageuses, découvre les chefs et les aide à se former, révèle à tous la fécondité nécessaire de l’apostolat, encourage ses membres et exalte leur enthousiasme. Il pousse chacun à l’ascension personnelle, fait comprendre et désirer l’engagement de la promesse.

Recouvrant une jeunesse de cœur, d’esprit, d’imagination, de sensibilité telle qu’elle se manifeste dans l’Evangile, il soutient les défaillants, tend à ceux qui sont tombés une main fraternelle et, tourné résolument vers l’avenir, il ouvre constamment de nouvelles perspectives.

 

g. En étant  formateur d’hommes

 

Croyant à la jeunesse, ç la grâce qui l’anime, à son potentiel de vie, de générosité, de don de soi, il forme patiemment ses membres à la vie réelle, au jugement chrétien, aux techniques d’action.

Croyant au Mouvement, il le prend au sérieux, en connaît les programmes, aide à les mieux comprendre, participe avec sympathie aux réunions, enseigne sans critiquer à tirer la leçon des réunions et des échecs.

 

h. En étant ami et  conseiller:

 

Connaissant personnellement chacun de ses membres, tâchant de se faire tout à tous dans un accueil toujours souriant, il est celui avec qui on est en confiance, vers qui va d’instinct quand on est en difficultés, parce qu’on sait qu’il est compréhensif et compétent, qu’il est vraiment intéressé par ce qui intéresse les jeunes. Il est celui qui les comprend, celui à qui on ose parler à cœur ouvert, même de ces choses qui sont importantes aux jeunes, mais que les adultes regardent comme futiles, sans qu’il jette dans l’entretien tout le poids de son âge et de son expérience, toute la distance de son sacerdoce, à moins que ce ne soit pour aider, pour orienter, pour préciser l’idéal.

 

i.En étant lien :

 

Un lien qui unit les militants  à Dieu, à la Paroisse dont il est un des pasteurs, à l’Eglise qui l’a placé auprès d’aux. Il fait entrer sa section dans le grand courant de la communauté paroissiale, est son intermédiaire dans l’équipe sacerdotale, et lui en communique les consignes. Délégué de l’Evêque, il ouvre son groupe à grandes orientations du monde chrétien.

Etant la plupart du temps Aumônier de plusieurs  mouvements à la fois, il en réalise l’union au sommet, rappelle la pondération dans les jugements, ramène le calme dans la tempête, découvre des horizons plus larges, provoque les collaborations fécondes.

Dans tout cela, il n’y a pratiquement pas d’acte d’autorité, rien qu’une animation sacerdotale, la présence active d’un prêtre. Et c’est là ce qui fait la grandeur du rôle de l’Aumônier.

En conséquence, l’aumônier doit être une personne d’une expérience chrétienne profonde, qui vit une foi incarnée, qui découvre les aspirations du cœur de l’homme et lui propose la Parole de Jésus comme réponse à son espoir et traversée par la dimension de la gratuité. L’un des premiers engagements, le plus important de tous, pour répondre à l’évangélisation, est que  les prêtres, donnent du temps, avec patience, à la promotion des laïcs militants, présents dans la communauté et dans a vie publique. Cette promotion demande une formation sérieuse, complète et intégrale, progressive et permanente, qui comprend la spiritualité laïcale, la connaissance de la foi et de la doctrine sociale de l’Eglise.

 

Conclusion

 

C’est le temps de se consacrer aux laïcs, c’est le moment de vivre avec eux. Sans le prêtre tout essai sérieux de promotion des laïcs n’est pas possible. Et cela n’est pas dû à une réalité sociologique de fausse insécurité du laïc, mais à un principe théologique qui affirme que l’Eglise est elle dans sa plénitude, lorsque le prêtre, le laïc et la vie consacrée coexistent. Les temps sont féconds où les prêtres se consacrent, de manière engagée, à former des laïcs adultes, responsables, militants, et aussi des jeunes et des enfants. Et c’est l’Eglise, l’évangélisation et la société qui gagnent.

Je suis conscient que pour réaliser cet engagement providentiel, nous, les prêtres, nous devons changer nos mentalités et nos préférences et devons nous former. Accompagner le laïc a été et est une vocation généreuse et fructueuse. Les accompagner dans leur formation surtout lorsqu’ils prennent au sérieux leur présence transformatrice, qui entraîne tant de risques pour eux.

N’ayez pas peur, vous, les prêtres. Si le printemps de l’Eglise, aujourd’hui, est marqué par les laïcs principalement, il est aussi notre printemps. L’heure des laïcs marque l’heure exacte des prêtres. Mettons à l’heure notre montre.

 

Ecoutez ce que dit PDV (n°3) :

"Les laïcs eux-mêmes avaient souhaité que les prêtres s’engagent à les former afin de les aider de façon adéquate dans l’accomplissement de la mission ecclésiale commune. En réalité, »plus se développe l’apostolat des laïcs, plus on ressent fortement le besoin d’avoir des prêtres qui soient bien formés, des prêtres saints… Plus on approfondit le sens de la vocation propre des laïcs, plus apparaît à l’évidence ce qui est propre au prêtre "».


Aumonerie des MAC

ARCHIDIOCESE DE BUJUMBURA

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